L’Arthrose
Qu’est-ce que l’arthrose ?
L’arthrose est une dégénérescence du cartilage des articulations sans infection ni inflammation particulière. Cependant, il existe des formes avec une composante inflammatoire et beaucoup de patients présentent des poussées d’inflammation sporadiques. Cette dégénérescence conduit à une destruction plus ou moins rapide du cartilage qui enrobe l’extrémité des os. Anatomiquement, cette destruction s’accompagne d’une prolifération osseuse sous le cartilage.
C’est la maladie articulaire la plus fréquente. Les premiers symptômes apparaissent généralement à partir de 40-50 ans, mais la maladie commence souvent bien plus tôt dans la vie.
Les symptômes de l’arthrose
Les signes de la maladie arthrosique varient selon l’articulation concernée. Cependant, dans tous les cas, le motif principal de consultation est la douleur associée à une gêne fonctionnelle.
La douleur est, en principe, dite de type « mécanique » car elle présente les caractéristiques suivantes :
Elle est déclenchée et aggravée par le mouvement ;
Elle cesse ou s’atténue plus ou moins complètement lorsque l’articulation est au repos ;
Elle est moins importante le matin, puis elle augmente dans la journée et elle est maximale le soir ;
Elle gêne traditionnellement l’endormissement, mais peut également entraîner des réveils nocturnes (environ 50 % des patients arthrosiques sont réveillés la nuit par leur douleur) ;
Elle réapparaît chaque fois que l’articulation concernée est soumise à un effort. .La marche pour l’arthrose de hanche, monter un escalier pour le genou, lever le bras pour l’épaule…
La gêne fonctionnelle correspond à une limitation de la mobilité de l’articulation touchée par l’arthrose. Elle est variable selon l’activité du patient. Ainsi, un joueur de golf sera beaucoup plus gêné par une arthrose du genou qu’un sujet ne pratiquant pas de sport. De même qu’un pianiste sera très handicapé par une arthrose des doigts, même légère.
À la longue, les excroissances osseuses ostéophytes provoquent des déformations des articulations, surtout visibles au niveau des mains et des genoux.
L’état général du patient est toujours bon. Il n’y a ni fièvre ni amaigrissement.
Les lésions arthrosiques sont irréversibles et aboutissent, outre les déformations, à un raidissement articulaire pouvant évoluer vers une impotence partielle.
Les causes et facteurs de risque de l’arthrose
Dans l’arthrose, la destruction du cartilage correspond à une fissuration de la surface vers la profondeur du tissu cartilagineux. Cette fissuration est liée à des phénomènes mécaniques, mais elle est également favorisée par des altérations biochimiques de la structure du cartilage
Les principaux facteurs de risques suspectés sont :
Généraux : âge, poids, ménopause, autres rhumatismes (chondrocalcinose, hyperostose de Forestier…) ;
Génétiques : la notion d’arthrose familiale est bien démontrée pour les arthroses du genou, de la hanche et de la main ;
Locaux : Traumatismes importants ou faibles à répétition (travaux pénibles, sports violents, lésion du ménisque…) ;
Anomalie de position de l’articulation (scoliose, malformation de la hanche, …) ;
Autres maladies osseuses ou articulaires localisées (séquelles d’arthrite, séquelles de fractures, maladie de Paget…).
À l’origine de l’arthrose interviennent de nombreux facteurs souvent encore mal connus. Cependant, le caractère génétique de l’affection semble prédominant. Il existe des familles d’arthrosiques et la maladie atteint plus fréquemment les femmes que les hommes. Par exemple, si certaines professions (travaux de force) sont plus exposées à l’arthrose que d’autres, tous les membres de cette profession ne feront pas d’arthrose (en partie en fonction de leur prédisposition génétique).
L’évolution de l’arthrose
Certaines arthroses sont très rapidement évolutives, alors que d’autres ne se développent que très lentement. L’évolutivité d’une arthrose se juge uniquement sur la vitesse de diminution de l’interligne articulaire à la radiographie. Aucune analyse biologique ne permet de juger de l’évolution d’une arthrose.
Les traitements de l’arthrose
Les mesures hygiénodiététiques
La mise au repos de l’articulation douloureuse est indispensable pendant les périodes douloureuses.
L’appareillage (orthèse) permet d’éviter les déformations et de soutenir l’articulation pour éviter la douleur. On l’utilise notamment pour la mise au repos de l’articulation dans la rhizarthrose (arthrose du pouce)
Il ne faut cependant pas que ce repos soit trop prolongé, car il est ensuite d’autant plus difficile de remobiliser l’articulation en cause.
En dehors des périodes très douloureuses, un exercice modéré est recommandé : pour les arthroses de la hanche, on conseille la bicyclette plutôt que la marche car cette activité sportive entretient la musculature en usant moins le cartilage de la hanche qui est déchargée du poids du corps. Pour l’arthrose de la colonne lombaire, certains mouvements de gymnastique sont contre-indiqués.
La perte de poids augmente considérablement le confort des patients. Il est démontré que l’amaigrissement des patients arthrosiques en surpoids retarde l’évolution de la maladie.
Les médicaments
La prise en charge médicamenteuse de l’arthrose repose aussi sur des alternatives pharmacologiques :
Les antalgiques simples : le paracétamol est considéré comme l’antalgique per os de première intention.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : diclofénac , ibuprofène…
Les anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente (AASALs) : sulfate de chondroïtine, glucosamine, insaponifiables d’avocat/soja, diacerhéine,
Les injections intra-articulaires d’anti-inflammatoires stéroïdiens (corticoïdes) ou d’acide hyaluronique.
Les AINS et les corticoïdes ont démontré qu’ils ralentissaient l’évolution de l’arthrose vers l’ankylose.
En cas d’arthrose douloureuse, ces médicaments sont pris en même temps que les antalgiques et/ou les anti-inflammatoires. Il a été démontré que ces médicaments permettent de diminuer la quantité d’antalgiques et/ou d’anti-inflammatoires nécessaires au confort du patient (et ainsi de réduire la fréquence des possibles effets indésirables digestifs de ces médicaments). Les AASALS pourraient également être chondroprotecteurs (protecteurs du cartilage).
Par son action sur le superoxyde dismutase (une enzyme qui inactive les radicaux libres), le cuivre a démontré une efficacité sur l’arthrose notamment sur la douleur.
La kinésithérapie
Elle est souvent indispensable car elle permet de repousser très loin la survenue de l’ankylose articulaire. Il est également indispensable, pour soulager l’articulation arthrosique, de renforcer les muscles avoisinants.
Divers autres thérapeutiques
Les thérapeutiques physiques sont très utilisées comme :
La physiothérapie, Les massages, Les cures hydrominérales, L’acupuncture, L’électrothérapie…
Efficaces sur la douleur, elles n’ont pas démontré leur efficacité sur l’évolution de la maladie.
La chaleur sous toutes ses formes (enveloppements chauds, bains chauds…) soulage les douleurs.
Les cures thermales sont utiles : la vie bien réglée et hygiénique que mène le curiste met ses articulations au repos, tandis que les massages et les séances de kinésithérapie tonifient sa musculature. Certaines stations thermales proposent des eaux sulfureuses, chaudes et légèrement radioactives, d’autres des eaux contenant du chlorure de sodium, d’autres enfin des boues. Les eaux sont utilisées en douche-jet, en douche-massage, en douches sous-marines, en bains très chauds, en piscine permettant la rééducation. La piscine est particulièrement favorable à la rééducation active car l’articulation est soulagée du poids du corps.
DOCTISSIMO
Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso
Médecin généraliste
Dr Lyonel Rossant
Pédiatre