Dr Paul César NJIKAM MOUICHE : CORDONNATEUR JNCEI/PRESIDENT DE LA CETIT & DE
«L’accès à l’internet à domicile demeure encore à 12.3% en zone urbaine et 1.4% en zone rurale… »
First Zone International Magazine : A l’occasion de la 3ème édition de la Journée du Commerce Electronique et de la Numérisation du Secteur Bancaire qui s’est tenue le 28 novembre au Palais des Sports de Yaoundé, quelles ont été les principales recommandations des deux précédentes éditions qui ont été mises en œuvre
P.C.MOUICHE : d’abord je tiens à vous remercier pour l’opportunité que vous me donnez pour parler de la Chambre du Commerce Electronique, de l’Economie Numérique et de ses activités. La cetit & de dont la dénomination exacte est la Chambre du Commerce Electronique, de l’Industrie de l’Information, de la Communication et de l’Economie Numérique est une association créée sous le récépissé de déclaration d’association n°025/RDA/JO5/SAAJP du 22 mars 2018. Elle a pour objectif principal d’avoir une activité de veille, d’analyse et de prospective de l’impact des technologies de l’information, des services et usages numériques sur le territoire.
S’agissant des principales recommandations des précédentes éditions celles-ci nous renvoient aux objectifs et missions de l’organisation à savoir:
– Sensibiliser l’ensemble des couches socio-économiques aux TIC;
– Mutualiser les bonnes pratiques;
– Etre une force de proposition dans la définition des politiques publiques et privées ;
– Proposer et faciliter la création des lieux d’accès publics aux TIC ;
– etc
F.Z.I.M. : Vous conviendrez avec nous que depuis le discours du Chef de l’état que vous évoquez dans votre note de présentation, et relatif à l’urgence de l’arrimage aux NTIC, les chiffres relevés de 12.3% en zone urbaine sont faibles. Les actions ne suivent pas la volonté politique et le développement du secteur est hypothéqué. Pouvez-vous nous énoncer des résolutions prises lors des assises de ces 3èmes rencontres ?
P.C.M. :Selon le SND 30 le Cameroun s’était fixé pour objectif à l’horizon 2020 de porter la télé densité fixe à 45 % et la télé densité mobile (c’est une mesure de base de l’infrastructure des TIC d’un pays. 3A à ce niveau de télé densité la majorité des foyers et des entreprises ont acces aux télécommunications)les à 65%, de faire passer le débit des transferts des données à 3800 mégabits/ seconde, ainsi que de multiplier par 50 le nombre d’emplois directs et indirects. On voit par ces chiffres que l’on est encore loin du compte malheureusement et ce n’est pas faute d’avoir essayé…. Effectivement le Cameroun dispose d’un faible taux de pénétration de l’internet, soit 20% ou 3 millions d’utilisateurs des TIC. Toutefois, le pays dispose d’un potentiel fructueux en la matière notamment la possession de data centers puissants pouvant servir à des entreprises pour loger leurs données numériques. Le pays s’est lancé depuis quelques années dans plusieurs chantiers ayant pour objectif de doter le pays d’infrastructures de pointe non seulement pour garantir l’accès à tous aux TIC mais surtout pour assurer une fluidité des communications électroniques de qualité. Sur le plan national, la construction d’au moins 4000 kms de linéaire de fibre optique pour culminer à 10.000 kms permettra de garantir une couverture convenable du pays.
F.Z.I.M. : Nous savons que vous avez eu une expérience professionnelle aux USA et en Europe, notamment en monnaie numérique. Aujourd’hui quel bilan tirez-vous de l’évolution du secteur dans le monde? Quel rôle peut y jouer le continent africain ?
P.C.M. : effectivement comme vous faites bien de le relever la monnaie électronique ce que l’on appelle communément le bit coin est en train de s’affirmer comme le type de monnaie qui s’impose dans les transactions. Aujourd’hui il faut compter sur elle et l’intégrer dans les opérations commerciales ce qui n’est pas toujours évident. Ceci doit passer par une meilleure bancarisation des couches socio-économiques. Pour le commerce électronique, on doit en dehors des autres conditions générales, disposer de moyens de paiement bancaires tel que la carte de crédit. C’est la raison pour laquelle certaines sociétés de e-commerce (jumia) ont eu du mal à poursuivre leurs activités au Cameroun.
F.Z.I.M. : Les différents acteurs invités autour de cette plateforme d’échanges semblent souvent réfractaires à la numérisation de la gestion administrative. Pensez-vous avoir eu les arguments pour leur faire changer de paradigme ?
P.C.M. : les choses ont bien changé depuis lors, tout le monde reconnaît aujourd’hui l’importance des technologies dans la vie sociale ou professionnelle encore plus les parties prenantes. Comme un vieil dit : « si tu ne fais pas la politique la politique va te faire »
F.Z.I.M. :Au-delà des recommandations qui manquent malheureusement de poigne pour faire bouger les lignes que préconisez-vous au sortir de ces assises ?
P.C.M.: s’agissant de nos attentes par rapport la journée nationale du commerce électronique et de l’économie numérique du 28 novembre 2023 elles sont toujours les mêmes c’est à dire essayer de respecter au tant que faire se peut les missions que nous nous sommes assignés en ce qui concerne la sensibilisation de l’importance des TIC.
Une interview de Marie ZOUA
Pour First Zone International Magazine N°180