LES OREILLONS

Les oreillons sont une maladie infectieuse virale très contagieuse, touchant le plus souvent les enfants de 4-5 ans, surtout en période hivernale. La transmission du « virus ourlien » se fait par voie aérienne, par inhalation de gouttelettes de salive émises par une personne malade ou par contact direct avec la salive.

Le risque de contagion est maximum une semaine avant et une semaine après l’apparition des premiers symptômes. L’infection donne une immunité solide : on n’a la maladie qu’une seule fois dans sa vie.

Cause des oreillons

Cette maladie est due à un paramyxovirus. Le virus des oreillons se loge préférentiellement dans :

  • Certaines glandes salivaires (les parotides) ;
  • Le pancréas ;
  • Les testicules ;
  • Le système nerveux.

L’homme est le seul réservoir du virus : les animaux ne sont pas touchés par la maladie.

Symptômes des oreillons

Dans près d’un tiers des cas, le patient ne présente pas de symptôme : la maladie est dite asymptomatique. La période d’incubation (entre la contamination et les premiers symptômes) dure environ 3 semaines. Voici les symptômes qui doivent alerter :

  • La parotidite (inflammation de la glande parotide) doit faire évoquer d’emblée le diagnostic dans un contexte épidémique évocateur (oreillons à la crèche, chez les frères et sœurs…). D’abord d’un seul côté puis des deux, elle réalise une tuméfaction douloureuse de la joue refoulant le lobe de l’oreille en haut et en dehors : le visage est déformé en forme de poire ;
  • Une fièvre modérée et des douleurs des oreilles sont fréquemment présentes. Les localisations dans les autres glandes peuvent survenir avant, pendant ou après l’atteinte salivaire ;
  • L’orchite (inflammation testiculaire) ne s’observe en cas d’oreillons qu’après la puberté. Elle doit être suspectée devant une fièvre élevée et des douleurs abdominales. Le plus souvent d’un seul côté, elle atteint les deux testicules dans un quart des cas ;
  • Une pancréatite (inflammation du pancréas) avec vomissements et douleurs abdominales est possible.

Les localisations neurologiques se manifestent le plus souvent sous la forme d’une méningite (sans signes cliniques le plus souvent), plus rarement d’une encéphalite. Il existe également une possibilité (rare) d’atteinte des nerfs crâniens avec surdité définitive.

Diagnostic des oreillons

Le diagnostic est la plupart du temps seulement clinique, l’atteinte de deux glandes salivaires d’emblée ou successive signant le diagnostic d’oreillons. Le diagnostic de choix repose sur des techniques de détection du virus par RT-PCR à partir d’échantillons de sang, de gorge, de salive, ou de liquide céphalo-rachidien (LCR).

La sérologie, diagnostic biologique traditionnel, peut également, en cas de doute, contribuer au diagnostic (recherche d’IgM et ascension des IgG grâce à un test ELISA).

Cependant, en raison d’une couverture vaccinale insuffisante, les cas d’oreillons chez les adolescents et les jeunes adultes augmentent en France. Depuis 2013, plusieurs petits foyers épidémiques sont déclarés, notamment en collectivité (internats, clubs sportifs…). Cette situation épidémiologique rend le diagnostic biologique traditionnel par un test ELISA peu efficace. En effet, les anticorps IgM sont fréquemment absents, en particulier quand les personnes ont été vaccinées. Voilà pourquoi la détection par RT-PCR est privilégiée.

Diagnostiquer une parotidite : la palpation prudente de la parotide retrouve une consistance ferme et élastique de la glande, et dans les formes débutantes recherche une douleur à l’angle de la mâchoire. Le médecin retrouvera une rougeur de l’orifice du canal de Sténon (canal par lequel la glande parotide sécrète la salive dans la bouche, à la face interne des joues) et des ganglions.

Diagnostiquer une atteinte testiculaire : le médecin retrouvera à la palpation une tuméfaction douloureuse au sein de laquelle est perçu un testicule augmenté de volume.

Complications des oreillons

L’évolution est dans la grande majorité favorable. Rarement, des complications peuvent survenir, surtout chez les adultes et chez les adolescents :

Les formes compliquées sont de deux types :

Les atteintes neurologiques, essentiellement de type méningite lymphocytaire (les encéphalites ourliennes étant beaucoup plus rares et en général de bon pronostic) ;

Les atteintes de la sphère génitale, survenant après la puberté, de type orchite  et/ou épididymite  chez l’homme ou ovarite chez la femme. Lorsqu’une femme enceinte est infectée, il existe un risque d’avortement spontané si la contamination survient durant le premier trimestre de gestation. Les séquelles définitives sont très rares, essentiellement à type de surdité unilatérale. La stérilité post-oreillons est exceptionnelle.

Traitement des oreillons

Les oreillons sont la cause d’un virus : les antibiotiques sont donc inutiles. Dans les cas bénins, aucun traitement particulier n’est à prescrire, si ce n’est de traiter la fièvre ou la douleur. On peut adapter le traitement médicamenteux en fonction du diagnostic :

En cas de parotidite : soins de bouche, antalgiques et antipyrétiques ;

En cas d’orchite : repos au lit, port d’un suspensoir, anti-inflammatoires non stéroïdiens sur prescription médicale ;

En cas de pancréatite : antalgiques, antiémétiques (contre les nausées et vomissements). Une hospitalisation est parfois nécessaire ;

En cas de méningite : repos, antalgiques et/ou anti-inflammatoires non stéroïdiens.

En cas de maladie, il faut à tout prix éviter l’école ou la crèche jusqu’à guérison clinique.

Prévention des oreillons : le vaccin ROR

Devant la possibilité de complications pouvant être graves, la vaccination systématique se justifie chez tous les enfants dès l’âge d’un an. Il s’agit d’un vaccin bien toléré et protecteur après une seule injection. Il est associé au vaccin contre la rougeole et la rubéole (vaccin ROR). Un rappel est effectué entre 16 et 18 mois.

En raison du risque d’atteinte testiculaire, les garçons seront revaccinés dès l’âge de 11 ans. Des rattrapages sont possibles chez l’adolescent et chez l’adulte.

Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso

Médecin généraliste

Dr Lyonel Rossant

Pédiatre

Jesus Cardenas

Médecin, ancien directeur médical

Doctissimo.fr

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