RÉUSSITE MANQUÉE ET SUCCÈS DIFFÉRÉ
« La chute n’est pas un échec. L’échec c’est de rester là où on est tombé ».
Socrate
Socrate est l’un des fondateurs grecs de la philosophie morale au Ve siècle avant Jésus-Christ, dont la réflexion, non écrite à l’origine, a notamment prospéré grâce aux témoignages de ses disciples Platon, Aristote et Xénophon. La citation qui lui est attribuée supra, a l’avantage de rappeler à chacun d’entre nous que les déboires d’une action malheureuse devraient inciter à se relever du désespoir d’une chute malencontreuse et à caresser l’espoir d’une réaction fructueuse.
Certes, la réussite manquée peut être vécue comme un insuccès déstabilisant, éventuellement dû à l’adversité ou à la fatalité. Mais, au lieu de s’installer dans l’abîme culpabilisant des émotions de l’affliction, de l’humiliation ou de la démission, elle devrait devenir une source fortifiante d’enseignements, qui permet de puiser en soi les ressources agissantes d’une remise en mouvement éclatante.
Comment ? En s’évertuant allègrement à agir dans la peine vertueuse des contrariétés stimulantes et en refusant intègrement de subir dans la fredaine vicieuse des frivolités stérilisantes.
MORALITÉ
Toute réussite manquée à un instant précis est un succès différé à un moment imprécis, sous la condition essentielle d’en saisir à temps les tenants et les aboutissants, afin de pouvoir promptement prendre en main les prédispositions existentielles d’un meilleur lendemain.
Par le Pr.Alain Boutat
Épidémiologiste,
Économiste et Politiste
Lausanne
MEDIAPART
27 MAI 2022