HET 3/5, Humanité – Espace – Temps
“Car la mort n’est pas une fin. Elle ouvre sur un au-delà où il n’est ni pauvres ni riches, ni ignorants ni instruits, ni Noirs, ni mulâtres, ni Blancs…”
Extrait de « Rêve amers » – Maryse Condé)
Le Temps passe son temps, tranquillement sans jamais se soucier de savoir si nous sommes prêts ou pas. Le Temps fait son action en dehors de toute intervention humaine malgré notre volonté à vouloir vaincre le Temps, changer le cours de l’histoire, aller plus vite, gagner du temps et même offrir ce qui ne nous appartient point : du temps.
Des mots, encore des maux, rien que des mots qui pourtant pourraient avoir un impact s’ils étaient usités avec des intentions sincères. Mais force est de constater que nous glorifions bien plus le « bien parler » que le « parler vrai ».
Le Temps passe, et nous nous amusons en rhétoriques parlementaires, nous cachant derrière de petits régals cédés pour nourrir nos vanités. Certes, chaque détail est important à la construction du tout, mais il est important de les concevoir à leurs justes valeurs pour ne pas se laisser détourner, dans le temps, par nos égaux, de l’objectif.
Le Temps passe, et nous sommes là, à nous étaler sur le Féminin du Masculin qui est au-dessus du masculin, ou qui est un féminin supérieur… Nous nous évertuons à développer le féminin sacré du masculin sacré et inversement. D’autres, dans ce débat, sont dans une position de « prendre la place de » ou de « faire comme » – Dans d’autres sphères, les débats sont tout aussi houleux pour défendre, par exemple, le non-genre dans le respect de tous les genres grandissants, à l’exclusion, en apparence ressentie, des « hétéro-gauchistes », juste parfois traités ainsi parce qu’ils parlent de leurs « hétéroïsme » sans jamais parler des autres ; Comme si parler de soi était devenu une « altérophobie ».
… Tant de choses encore, mais nous allons avec le temps, tranquillement.
Le Temps passe, et dans tout ce qui se passe, je note une intolérance croissante quelque soit la communauté observée.
Le Temps passe, et nous n’avons toujours pas compris que le respect des différences n’est pas dans l’imposition de l’une à l’autre, à tous les autres ; Que le mot « différence » n’est pas un crime ni une discrimination, mais une richesse constitutive du puzzle de l’humanité, du Monde ; Que le respect n’est pas une loi humaine qui se décrète, mais une nature humaine que nous devons apprendre à acquérir avec sincérité et non bienveillance.
Le Temps passe, et nous nous enfermons dans nos certitudes plutôt que de les vivre en partage, car la seule vraie offrande que nous pourrions faire est celle de l’expression de ce que nous sommes individuellement, pour que chacun s’en inspire et s’en serve en fonction de ses propres besoins dans le respect des autres, ensemble séparément. Car à force de vouloir convaincre, nous érigeons d’autres formes de religions dans lesquelles un certain nombre s’engouffrent, faute de pouvoir s’affirmer dans le respect de l’autre, puis disloquent pour exister à leur tour.
Le temps passe, celui de nos mots vidés de sens et remplis de bienveillances passera aussi, pour que nous puissions vivre le Temps du partage, chacun mettant sur la table du sacrifice à la construction de notre humanité, ce qu’il est, ce qu’il a, sans craindre le regard des autres. Cette table où tout est sur le même plan des outils et matériaux disponibles pour toux ceux souhaitant bâtir notre devenir commun. Il nous faudra du temps et encore bien des maux avant que ce temps puisse voir le jour. Mais seul ce temps de mots sincères, remplis d’intentions véritables d’amour, de paix, de santé, de dignité et de discernement dans leurs sens, ouvrira une ère sans maux ; si tel est le devenir que nous souhaitons.
Goodÿ – 02/04/2024
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