PLONGEZ DANS L’UNIVERS DES SAVEURS INOUBLIABLES DU CAMEROUN
« La gastronomie camerounaise se positionne de plus en plus comme un atout majeur pour le développement du tourisme culinaire. Grâce à la labellisation de plats emblématiques tels que le Ndolé, l’Achu, le poulet royal DG et l’Ekwang, le Cameroun met en valeur ses trésors gastronomiques uniques. Cependant, la standardisation des recettes et des pratiques culinaires est essentielle pour garantir une reconnaissance internationale. En misant sur les produits locaux tels que le poivre de Penja et le miel blanc d’Oku, le pays peut s’aligner sur les standards mondiaux tout en préservant l’authenticité de sa cuisine. »
Le Cameroun est une terre de richesses culinaires inestimables, une véritable « Afrique en miniature » qui reflète la diversité culturelle et géographique de tout un continent.
Sa gastronomie, bien que sous-exploitée sur la scène internationale, est un atout majeur pour le développement touristique et économique.
En revisitant les saveurs authentiques de ses régions, le Cameroun peut non seulement renforcer son identité culturelle, mais aussi attirer un nombre croissant de visiteurs étrangers avides de découvrir ses trésors gastronomiques.
Mais pour réaliser pleinement ce potentiel, il est nécessaire de lever certains obstacles majeurs et de mettre en œuvre des actions stratégiques.
Atouts culinaires du Cameroun.
Le Cameroun se distingue par une cuisine aux saveurs diversifiées, incarnant l’essence de son patrimoine.
Chaque région apporte sa contribution unique :
- Le Ndolé, plat à base de feuilles amères et de viande ou crevettes, est sans doute le plus emblématique, récemment labellisé par l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI).
- L’Ekwang, fait de pâte de manioc râpée cuite dans des feuilles, ou encore l’Achu, un plat à base de taro accompagné d’une sauce jaune, Taro royal, sont des incontournables de la gastronomie camerounaise. Il se déguste à la main et a pris son pli dans le quotidien alimentaire des Camerounais. Il pourrait devenir une attraction pour les touristes.
- Le poisson braisé, souvent servi avec du plantain ou du bâton de manioc (bobolo), est également très prisé des visiteurs.
- Le poulet DG, est une autre attraction culinaire locale.
- Le Eru, plat de la région du Nord et Sud-ouest, l’est également.
- L’Ekoki, le Mbongo Tchobi etc …
Ces plats, riches en histoire, racontent le quotidien des communautés camerounaises et leur relation intime avec la terre.
L’initiative récente de labellisation de certains mets par le gouvernement vise à propulser ces trésors culinaires au rang d’ambassadeurs culturels et touristiques.
Les freins à l’émergence de la gastronomie camerounaise.
Malgré cette richesse, plusieurs obstacles freinent l’essor de la gastronomie camerounaise sur la scène mondiale :
- Manque de standardisation :
De nombreux plats ne sont pas encore normés, ce qui empêche une présentation uniforme sur les marchés internationaux. Le manque de formation professionnelle en cuisine et d’infrastructures modernes pour soutenir l’industrialisation des produits locaux est aussi un défi majeur.
- Faible valorisation internationale :
Contrairement à des pays comme la France, dont la cuisine est mondialement reconnue, la gastronomie camerounaise peine à s’imposer à l’échelle globale. Un manque d’efforts concertés pour la promouvoir au-delà des frontières du pays en est la cause principale
- Infrastructures touristiques limitées :
Bien que des efforts soient faits pour améliorer les installations touristiques, telles que les stations nautiques, il reste beaucoup à faire pour que la gastronomie camerounaise devienne un moteur économique fort. Les restaurants locaux peinent souvent à offrir une expérience culinaire raffinée aux standards internationaux.
Solutions proposées pour valoriser la gastronomie camerounaise :
Pour que la gastronomie devienne un levier puissant de développement économique et touristique, plusieurs actions stratégiques doivent être entreprises par l’État et les acteurs du secteur.
- Standardisation et formation professionnelle :
Il est crucial d’uniformiser les recettes emblématiques du Cameroun pour qu’elles puissent être commercialisées à l’échelle mondiale, tout en conservant leur authenticité. Cela pourrait passer par la création de centres de formation culinaire spécialisés, à l’image de ce que fait l’Académie H2T, fondée par Emile Engoulou Engoulou à Yaoundé.
Ces centres permettraient de former une nouvelle génération de chefs capables d’exporter la cuisine camerounaise dans le respect des standards internationaux.
Une association de chefs culinaires et un syndicat de la restauration pourraient être des vecteurs d’une telle transformation.
- Renforcement de l’infrastructure touristique :
L’État doit intensifier ses efforts pour moderniser les infrastructures touristiques existantes et encourager la création de restaurants gastronomiques de haut niveau, notamment dans les grandes villes comme Douala et Yaoundé. Cela permettrait de positionner le Cameroun comme une destination gastronomique incontournable en Afrique centrale.
- Promouvoir la gastronomie à l’international :
En suivant l’exemple de la France, il serait judicieux d’organiser des événements internationaux mettant en avant la cuisine camerounaise.
Des festivals culinaires à l’étranger, le déploiement de nos recettes culinaires à travers des restaurants à l’étranger à l’instar de ce qu’entreprend aujourd’hui la jeune étoile camerounaise dans le domaine, Trésor Nwoula alias Ndock Bidi avec son nouveau concept de Ndock Ivoire, des partenariats avec des compagnies aériennes pour intégrer des menus camerounais à bord des vols, ou encore des collaborations avec des chaînes hôtelières de luxe pourraient accroître la visibilité du pays.
- Mise en avant des produits locaux et des techniques durables :
Une stratégie tournée vers l’agriculture durable et la valorisation des produits locaux permettrait d’offrir des plats authentiques aux visiteurs tout en soutenant l’économie locale.
Le poivre de Penja et le miel blanc d’Oku, déjà labellisés, en sont des exemples parfaits. Encourager l’agriculture biologique et réduire l’utilisation des pesticides, permettraient de rendre ces produits encore plus attractifs à l’échelle internationale.
Appel à l’action.
Il est temps pour le Cameroun de transformer sa gastronomie en un vecteur de développement économique. J’invite les décideurs de l’État, les restaurateurs, les chefs et tous les acteurs du secteur à s’unir autour d’un projet commun.
En s’inspirant des best practices de pays comme la France, leader incontesté en matière de gastronomie, le Cameroun peut bâtir une industrie culinaire prospère, capable de séduire les palais du monde entier.
Décideurs publics et privés, engagez-vous à standardiser et à promouvoir notre cuisine. Chefs camerounais, continuez d’innover et de faire connaître nos saveurs uniques, comme le fait déjà Émile Engoulou avec ses créations telles que les canapés Ndolé-Bobolo. Ensemble, faisons de la gastronomie camerounaise une référence mondiale.
@Adrien Macaire Lemdja