VIEILLIR OU ÊTRE VIEUX? LE DILEMME DU 3E ÂGE
La vie est une marche uniquement en avant, au cours de laquelle, on laisse sûrement des plumes chemin faisant, et parfois même toutes ses raisons de vivre.
Malheureusement, à moins d’y mettre un terme soi-même par lâcheté ou désamour de soi, on ne peut arrêter de prendre de l’âge, de vieillir, mais sait-on, qu’on peut refuser d’être vieux?
La vieillesse entendue ici comme ce processus irréversible que nous impose le temps et la bienveillance divine, alors que, être vieux, est cet état d’esprit que la société concède à une catégorie déterminée de ses membres qui subit plus le temps et accepte stoïquement la prison de ce temps.
Cette fatalité finit par s’imposer à notre complexe, faisant du vieux, un marginal, quelqu’un qui parle plus au passé qu’au présent, celui-là qui croit qu’il ne peut plus plaire ou s’imposer sans dol ou faveurs, celui-là qui voit dans le regard des autres plus de la pitié que de l’estime ou de la valeur qu’il continue à croire représenter, bref ce dernier qui ne vit plus que dans son caveau en attendant d’y reposer définitivement, cette fois-ci loin des regards des « mal-reconnaissants ».
Dommage sur ce dernier point, car la vie, du début à la fin, reste un combat pour exister et être reconnu comme tel, elle ne sera jamais une faveur, encore moins une invite à la charité, à moins que tu ne décides d’abandonner le combat par KO ou par jet d’éponge. Dans l’un et l’autre cas, tu acceptes plutôt ta condition de dominé ou de dépendant, tout comme le vieux qui croit et dit avoir déjà tout vu et connu, comme si ceux des années 50 ou 60, vivants encore aujourd’hui, étaient nés avec le net, les téléphones mobiles ou l’émancipation de la femme, etc…
Autant à chaque jour suffit sa peine, autant chaque âge crée ses conditions de joies et de plaisirs et être un vieux ou jeune dans sa tête, c’est y arriver dans les meilleures conditions que tu te donnes toi-même physiquement et mentalement.
Tout comme on apprend à être enfant, adolescent ou adulte, on devrait savoir préparer sa vieillesse.
La vieillesse à la fin sera toujours un état d’esprit, avant d’être un âge avancé, sinon pourquoi dit-on qu’il y a des vieux-jeunes ou des jeunes-vieux ou encore que d’aucuns font difficilement leurs âges?
Qui n’aimerait pas mourir vieux? Surtout pas comme ces laissez pour compte, n’est-ce pas!
Être vieux et heureux, une victoire finale sur la vie, la cerise sur le gâteau, pensez-y.
Ezéchiel NGOUCHEME