Synoptique de l’échec successoral dans la bourgeoisie bamileké

Les bougeois Bamilekes ont tout réussi, sauf à asseoir une bonne politique de succession après leur mort. Les exemples de succession ratées s’accumulent et le résultat est toujours le même à la fin : c’est péremptoire.

Les avocats et les tribunaux interviennent toujours à la fin pour  leurs propres intérêts au détriment de ceux des enfants et de la famille.

Les enfants s’entredéchirent et préfèrent tout perdre que s’entendre.

La victoire ici se définit par celui qui réussit à geler les biens ou à faire nommer un séquestre tout puissant qui trouve ici l’occasion de constituer sa propre fortune dans un délai relativement court.

Le problème est profond et mérite qu’on l’évoque en vue d’y trouver un début de solution et surtout, conseiller les futurs richissimes indépendamment de leurs tribus ou de leurs origines.

La succession ne devrait pas être une goulotte d’étranglement, mais une occasion pour pérenniser la fortune familiale et préserver le rang social de la famille et de ses contributions multiformes dans la nation.

De nombreux grands noms ont aujourd’hui disparu sous l’auspice des successeurs mal intentionnés et incapables d’être à la hauteur de la tâche à eux confiée par leurs parents.

Il est important de revenir à la genèse de ce problème majeur dans la société d’aujourd’hui et d’en définir les points focaux qui nous ont conduits dans cette hécatombe :

Le dorlotement des enfants :

De nombreuses familles riches ont rendu leurs enfants intouchables, bref comme des demi-dieux, leur enlevant sans le savoir, la hargne qui devrait habiter tout bâtisseur du futur.

Les enfants « présidents » sont devenus depuis plusieurs années à la mode : Ils vont à l’école avec des grosses voitures, défient les enseignants, humilient les autorités et ne respectent aucune loi.

Les enfants « présidents » ne passent pas les diplômes, n’échouent jamais, ne font aucun effort dans la vie pour challenger le savoir, et pire, passent le temps à attendre la mort de papa pour le partage des biens.

Ils se font entourés par des profiteurs de toutes parts qui les couvrent d’éloges et les maintiennent dans une léthargie qui n’augure pas de lendemains meilleurs pour ces futurs successeurs. Les calculs sont clairs : ces profiteurs veulent leur part du gâteau successoral. 

Les parents en croyant aimer leurs enfants, les ont privés des seules substances capables de faire d’eux des véritables hommes de demain.

Ils s’arrangent avec des amis profiteurs pour fabriquer des faux diplômes à présenter à leurs parents pendant leur retour au pays.

Certains vont jusqu’à simuler de fausses cérémonies de délivrance de diplômes avec photos.

Pour ceux qui sont retournés en hexagone après avoir obtenus leurs parts dans les successions qu’ils dilapident vite fait, ils deviennent des rudes opposants et des agents principaux dans la propagation de la haine.

Des diplômes internationaux sans valeurs réels fusent de partout, poussant les vrais méritants à s’étonner du manque de jugeote et de management de leurs patrons face aux problèmes évidents en cas de succession active.

La polygamie :

Longtemps accusée et présentée dans la quasi-totalité des successions comme le nœud des problèmes à cause de la haine et de la concurrence que les femmes entretiennent entre les enfants , le doute s’installe aujourd’hui dans les mémoires lorsque voit des familles monoparentales s’entredéchirer avec une hargne encore plus  violente lors des successions !

De nombreux cas de ménages monogames dans lesquels les enfants sont tellement opposés sont légions dans notre société : chacun veut sa part et est déterminé à utiliser tous les moyens à sa portée pour y parvenir, y compris le meurtre.

Les enfants d’une même matrice face à l’argent se détestent tellement qu’on se demande où est passé l’amour ombilicale présenté comme la plus grande valeur humaine.

Le goût de la luxure:

À la mort des parents, les successeurs veulent absolument devenir très rapidement les nouveaux riches du coin.

C’est la course à la plus belle voiture, la plus chère, la plus belle maison en hexagone, les plus beaux habits et les plus beaux voyages : on dépense sans compter d’ailleurs, on n’a jamais rien appris.

La vie les premières années de la succession est belle et certains vont même jusqu’à étaler la fortune en nombre d’années : sauf que très vite, on n’honore plus les engagements, les problèmes commencent et les affaires florissantes au temps des parents deviennent un mirage : tout s’effondre et les milliardaires d’hier habitués à l’argent facile prennent la société comme cible pour dépeindre  leurs haines. Ils accusent l’état de tout et de rien.

Notre société se meurt à cause de l’excès de zèle lié parfois à un sentiment miroitant de supériorité sur les autres.

Les enfants de riches sont où ?

Ils sont dans les snacks bar, les grands restaurants, les réunions  nostalgiques entretenues  par leurs pairs en se contentant des maisons que papa a laissé avant sa mort.

Nous devons arrêter avec cette spirale de médiocrité pour rendre aux successions, leurs lettres d’or ! Il faut apprendre aux enfants  à affronter toutes les difficultés de la vie et s’ils meurent en cours de route, qu’il en soit ainsi.

Notre société dans son entièreté doit fabriquer des gladiateurs du futur et non des géants aux pieds d’argile.

Les successions doivent naître de nouveau.

Mbeumback Cadillac : un successeur repenti.

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