LA RELIGION FACE AUX DÉRIVES SEXUELLES

Propre à l’essence humaine, la religion constitue un ensemble de croyances destinées à normaliser les rapports de l’être avec le sacré. Les valeurs morales y tiennent une place dominante et sensible, tout comme la sexualité répréhensible.

De fait, le rigorisme des mœurs est une constante dans les principales religions monothéistes. Celles-ci mettent notamment en garde contre la sexualité pour elle-même, l’ambiguïté d’un plaisir charnel érigé en absolu, sans égard aux règles préétablies. La réalité est parfois celle d’abus commis par certains dirigeants des « temples de la foi », au mépris de textes bibliques, coraniques, judaïques ou juridiques.

CONTRAINTE DES DÉNONCIATIONS

À tort ou à raison, ces « temples de la foi » peinent souvent à révéler, de manière transparente, les abus avérés dont ils ont eu connaissance. Leurs représentants se trouvent ainsi au pied du mur, sous la contrainte des dénonciations, pour finalement admettre des dérives sexuelles contraires à l’éthique sociale et à la morale théologique.

Que retenir, par exemple, de la récente communication du président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, avec l’aval probable de l’Évêque de Rome et Chef de l’État du Vatican ?

La pression accrue de fidèles, isolés ou regroupés derrière des slogans tels que « Sortons les poubelles », a sans doute milité contre l’entre-soi opaque, sachant que les prêtres qui sont censés agir « in persona Christi capitis », peuvent avoir des comportements libidineux inadmissibles.

ABUS SEXUELS DE PAIRS

Au sein de la hiérarchie cléricale et épiscopale, il y a également des membres offusqués par les abus sexuels de pairs impénitents, à l’instar de l’archevêque de Reims. Le brave prélat affirme sans ambages que « Ni l’ordination ni les honneurs ne préservent de commettre des fautes », tout en avouant que « Les transformations concrètes suscitent toujours des résistances […]. Il en va de même chez les évêques ».

Aussi faudrait-il en convenir que si la qualité et la chasteté sacerdotales sont susceptibles d’obéir à des lois de la sainte Église catholique, apostolique et romaine, la perversité et la sexualité instrumentales s’inclinent, quant à elles, devant des lois de la nature humaine.

Il n’en reste pas moins que toutes ces lois, empruntées, adoptées ou réinterprétées, peuvent être bafouées et que les religions séculaires en général, avec ou sans fondement doctrinal sur la vertu de leurs dignitaires, conservent encore une vitalité exemplaire. « Pergit spiritus » !

Par le Professeur

Alain Boutat

MEDIAPART – PARIS

9 NOV. 2022Alain Boutat

Épidémiologiste,

Économiste et Politiste

Lausanne

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