CHOLESTEROL : LES FACTEURS NON MODIFIABLES
Grâce à une prise en charge adaptée, vous pouvez agir sur les principaux facteurs de risque cardiovasculaires : tabagisme, hypertension artérielle, sédentarité, surpoids et cholestérol. Mais face à ce dernier, tous les individus ne sont pas égaux. Certains facteurs ne sont pas modifiables tels que l’âge et le sexe.
L’excès de cholestérol est considéré comme l’un des principaux facteurs d’athérosclérose. Cette formation de plaques graisseuse peut réduire voire obstruer le flux sanguin avec des conséquences dramatiques : angine de poitrine, infarctus ou accident vasculaire cérébral.
L’âge et le sexe
Les deux principaux facteurs de risque non modifiables sont sans conteste l’âge et le sexe. Le mauvais cholestérol a tendance à augmenter avec l’âge. Jusqu’à 45 ans, les hommes ont un taux plus élevé que les femmes. L’athérosclérose est ainsi trois fois plus fréquente chez ces messieurs. Avant 50 ans, elle est même essentiellement masculine. Chez la femme, les maladies cardiovasculaires sont plus tardives. Elles sont très rares avant 50 ans, sauf chez les femmes fumeuses où le risque est encore majoré lorsqu’elles prennent la pilule. Au cœur de cette inégalité des sexes, on suspecte une protection hormonale cessant après la ménopause. En effet, après cette période, les risques cardiovasculaires des femmes tendent petit à petit à se hisser au niveau de ceux de leur partenaire tout comme leur taux de cholestérol. « Mais la protection hormonale dont elles bénéficient s’étend encore une dizaine d’années après la ménopause » précise le Pr. Amouyel
Les facteurs génétiques
Deux individus ayant la même alimentation ne présenteront pas les mêmes taux de cholestérol. Outre l’impact d’autres cofacteurs (tabagisme, sédentarité, etc.), ce constat souligne les différences génétiques. Sans parler des cas particuliers des hypercholestérolémies familiales, certaines particularités génétiques pourraient avoir une influence sur le taux individuel de cholestérol. Accréditant cette thèse, il existe dans certaines familles une très forte fréquence de maladies coronariennes. Cette prédisposition cardiovasculaire pourrait être transmise génétiquement par un facteur agissant sur les vaisseaux ou via d’autres facteurs de risque tels l’hypertension, le cholestérol, etc.
Mais en dehors des hypercholestérolémies familiales, l’origine génétique d’une prédisposition à de fort taux de cholestérol reste difficile à mettre en évidence. Ainsi plusieurs études n’ont pu confirmer le rôle d’un gène particulier malgré les annonces empressées de certaines sociétés en quête de brevet.
Mais lors de la 75 ème session de l’association américaine du cœur, certains chercheurs évoquent aujourd’hui une origine génétique multifactorielle beaucoup plus difficile à mettre en évidence. Cette complexité du phénomène retarde ainsi la possibilité de pouvoir disposer de tests génétiques évaluant le risque individuel et également la mise au point de nouveaux traitements.
L’hypercholestérolémie secondaire à un traitement
Certains médicaments pris sur le long terme ont une incidence sur le taux de cholestérol. C’est le cas notamment des corticoïdes et des anti-inflammatoires stéroïdiens (dérivés de cortisol). Ces médicaments agissent sur les cellules du foie entraînant une augmentation du métabolisme de cet organe qui fabriquerait alors du cholestérol HDL et LDL en plus grande quantité.
Néanmoins, il faut garder à l’esprit que la majorité des risques cardiovasculaires sont modifiables : tabagisme, sédentarité, surpoids, diabète mal contrôlé, hypertension, etc. Ainsi, rien n’est joué d’avance et le cholestérol tout comme les maladies cardiovasculaires ne constituent pas une fatalité.
Doctissimo
David Bême Rédacteur en chef
mis à jour le 24/11/2023
Validation médicale
Dr Jesus Cardenas