LA GRENOUILLE QUI VOULAIT SE FAIRE AUSSI GROSSE QUE LE BŒUF.

Condescendance, mépris, adversité, conflits, rang social et diplômes sont devenus les critères d’excellence des débats télévisés au Cameroun.

On ne vient plus sur les plateaux télévisés pour débattre sinon pour combattre et se prévaloir.

On n’est plus ici pour être pédagogue, pour rechercher la vérité ou les vérités profitables à tous, sinon pour faire prévaloir son égo, manipuler l’opinion, injurier et être le plus désagréable possible.

Même la modération est partisane et orientée vers des objectifs machiavéliques cachés sous le sacro-saint principe journalistique d’aider à faire toute la lumière sur les événements d’actualité.

L’école est devenue la seule unité de valeurs intellectuelle, au détriment du bon sens, de la sagesse et même de cette spiritualité, sources par excellence de l’éthique, de la morale et du vivre ensemble reposant sur l’empathie et cette bienveillance dialectique qui est association, fraternité et patriotisme pour ne pas dire humanisme.

Dommage donc qu’au final, ces  rencontres télévisés nous ramènent toujours aux scènes endémiques de notre environnement qui puisent dans les joutes des bars, la rue, des taxis, du « kongossa »…

Eh oui, le Cameroun est vraiment un continent et nous sommes surpris que nous avançons toujours « au mieux » dans le meilleur de notre monde, unique dont notre orgueil d’appartenance a fini par nous faire croire que nous avons tout pour changer, or pour être différent, il faut déjà savoir qui on est, ce qu’on n’a pas et pourquoi nous voulons être différents.

Il sera donc toujours très difficile pour quelqu’un qui se prend pour un Dieu à accepter qu’il n’y a qu’un seul Seigneur de l’univers, qui n’est ni lui, encore moins 27 millions de personnes très différentes, mais qui pourrait être à son image, donc l’autre autant que lui, au cas où il accepterait déjà que ce Dieu existe.

Ne dit-on pas que l’humilité précède la gloire, ou que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme »?

Ezéchiel NGOUCHEME