L’IMPÉNITENT VIRUS SARS-CoV-2
Le SARS-CoV-2 est un agent hautement pathogène qui, à l’instar d’autres virus émergents (VIH, Ebola, MERS-CoV), se fait fortuitement héberger par certains mammifères exempts de processus morbides. L’épidémie due à ce micro-organisme d’origine animale dure depuis trois ans environ, mais les mécanismes de sa transmission initiale à l’être humain demeurent incertains.
Avec l’intensification des controverses, des chercheurs en sciences médicales et pharmaceutiques ont connu des fortunes diverses, alternativement éclatantes ou jaillies d’opinions différenciées sur le virus, la prophylaxie, la thérapie et l’évolution de l’épidémie.
GLOIRE EN DENTS DE SCIE
Prenons le cas du distingué microbiologiste français, Didier Raoult. Le professeur des universités était devenu une sorte de célébrité nationale dans l’Hexagone, doublée d’une notoriété internationale dans le globe.
La renommée du clinicien hospitalier s’est finalement révélée une gloire en dents de scie. Elle découlait notamment de sa promotion d’une thérapie contre la pathologie virale (hydroxy chloroquine), de son scepticisme quant à l’éventualité des vagues ultérieures de la Covid-19 et de son ardente remise en cause de l’efficacité vaccinale.
Et pourtant, des alertes provenant de plusieurs observateurs avertis soupçonnaient le caractère douteux des méthodes et des affirmations du « ponte de la recherche », en particulier ses arrangements avec la science et l’expertise discutable de ses équipes en épidémiologie.
QU’EN EST-IL AUJOURD’HUI ?
Considéré jadis comme « l’un des meilleurs infectiologues reconnus de la planète », le directeur de l’institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille a dû être remplacé en 2022 par le Professeur Docteur Pierre-Edouard Fournier. Dans la foulée, le nouveau responsable de l’IHU a suspendu les essais cliniques au sein de l’établissement, dont les pratiques antérieures font désormais l’objet d’enquêtes judiciaires.
Entre-temps, loin des futiles guéguerres égocentriques, l’impénitent virus SARS-CoV-2 continue à engendrer des victimes directes et collatérales dans les familles éprouvées, après une brève accalmie et des espoirs parfois contrariés par l’immunogénicité relative.
Face à la nouvelle vague annoncée de l’épidémie native de l’Empire du Milieu, dans un contexte où la mobilité des voyageurs hors de leurs frontières reste étendue, vaccinons-nous sans contraintes et n’ignorons point les « mesures-barrières » individuelles contre la propagation de la cruelle maladie. Nom d’un coronavirus énigmatique et coriace !
Par le Professeur Alain Boutat
MEDIAPART – PARIS 30 NOV. 2022
Épidémiologiste,
Économiste et Politiste
Lausanne